AVANT-PROPOS
à la réédition du cahier n°13
Deux raisons justifient la réédition de ce Cahier n°13.
La première tient à notre volonté de pérenniser notre collection. Comme le savent nos plus anciens lecteurs, les quatorze premiers numéros des Cahiers ont été autoédités avec les moyens du bord et distribués tant bien que mal, grâce au dévouement de quelques membres, en particulier Michèle Laury et Daisy Politis. Cette période pionnière s’est achevée en 2005, avec le numéro 15, quand les éditions du Manuscrit ont accepté de reprendre la collection, assurant enfin aux travaux de l’Atelier Albert Cohen des conditions d’impression, de visibilité et de distribution dignes et durables.
Avec le temps, cependant, les numéros antérieurs à notre collaboration avec Le Manuscrit se sont raréfiés ; beaucoup sont devenus introuvables, ce qui est d’autant plus regrettable que leur qualité scientifique n’a rien à envier à celle des numéros ultérieurs. Il fallait absolument trouver des solutions à cette coupure entre les deux « âges » des Cahiers Albert Cohen. La publication en ligne en est une, rendue possible par le travail de Baptiste Bohet sur le site récemment rénové de l’Atelier. Mais, parce que nous croyons encore à l’avenir de l’imprimé, cette première solution ne nous a pas semblé incompatible avec la réédition raisonnée des anciens numéros des Cahiers, en accord avec Le Manuscrit et avec l’aide précieuse du Centre National du Livre. Nous l’avons fait pour le numéro 8, consacré aux trente ans de Belle du Seigneur. Nous le faisons cette année avec le numéro 13, conçu en hommage à Denise Rachel Goitein-Galpérin.
Nul hasard n’a présidé à ce choix. Lorsque nous avions décidé, en 2003, de lui offrir ce volume d’hommages, nous étions plusieurs à savoir que Denise Goitein-Galpérin avait déjà commencé à s’éloigner, atteinte par les premiers symptômes de la maladie qui, en quelques années, allait ravager cette belle intelligence. Il y avait urgence : c’étaient sans doute les derniers mois au cours desquels il lui serait possible de lire ce volume que nous voulions lui offrir. Denise Goitein-Galpérin nous a définitivement quittés le 21 décembre 2010, nous laissant tous un peu orphelins. Le Cahier d’hommages en devenait plus actuel que jamais : il fallait de toute nécessité le republier.
Triste ironie, qui n’aurait pas échappé à celle qui nous avait gratifiés, naguère, d’une belle étude sur les traces de la « Danse Macabre » de Baudelaire dans Belle du Seigneur : entre 2003 – année de la première parution de ce recueil – et aujourd'hui, où nous le rééditons, deux des contributeurs se sont ajoutés à la liste de nos chers disparus : Norman-David Thau et Judith Kauffmann. Qu’ils soient ici associés à sa mémoire.
TABLE DES MATIERES des CAHIERS n°13
Avant-propos à la réédition du cahier n°13 7
Éditorial 9
Témoignages
Au-delà des souvenirs, par Charles Galpérin 13
Une étude de denise rachel goitein-galperin
André Spire et Albert Cohen : convergences et divergences,
par Denise R. Goiten-Galpérin 23
Hommages à denise rachel goitein-galperin
Les tête-à-queue de l’Histoire Fiction et diction sionistes chez Albert Cohen, par Philippe Zard 43
Un combat pour les valeurs, par Alain Schaffner 81
La Société des Nations : une sociabilité pervertie,
par Marta Caraion 97
Foules, masses et publics : la représentation de la multitude dans Belle du Seigneur et ses modèles, par par Olivier Atchouk 111
Le corps d’Ariane, par Anne Simon 127
Belle du Seigneur, le piège, par Pierre Varrod 137
Le camelot et la mère, quelques réflexions sur le début d’Ô vous, frères humains, par Norman D. Thau 155
« Ma mère n’avait pas de moi mais un fils », par Judith Kauffmann 167
Code, transmission et répétition, par Alison Boulanger 183
Albert Cohen, Louis Aragon, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Robert Pinget, par Claire Stolz 203
Solal entre héros et picaro, par Véronique Maisier 221
Bibliographie
Albert Cohen mythobiographe. Une démarche de création,
par Judith Kauffmann 241
Les Cahiers n°13 sont disponibles, sur commande, à l'Atelier Albert Cohen (121 rue de la Pompe. 75116 PARIS)
ainsi que sur le site de l'éditeur
ou dans les librairies en ligne (amazon.fr)
Philippe Zard, octobre 2012