ATELIER ALBERT COHEN

Groupe de recherches universitaires sur Albert Cohen

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Bienvenue sur le site de l'atelier Albert Cohen

Belle du Seigneur au cinéma, sortie le 19 juin.

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La bande annonce :


http://cinema.nouvelobs.com/articles/24921-bandes-annonces-video-natalia-vodianova-dans-belle-du-seigneur-avec-jonathan-rhys-meyers


La page sur le film d'Allociné.fr 


Le film d'une vie

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Belle du Seigneur est le film d'une vie, celle de son réalisateur Glenio Bonder. Son histoire d'amour avec le roman d'Albert Cohen commence au milieu des années 1980, alors qu'il est diplomate pour le gouvernement brésilien. Adapter l'oeuvre de Cohen au cinéma est rapidement devenu une obsession pour celui qui a déjà réalisé des courts métrages, des documentaires et des publicités pour de grandes marques (Calvin Klein, etc.). Glenio Bonder écrit alors un scénario de 120 pages, mais des difficultés ne tardent pas à apparaitre : l'acquisition des droits et la recherche de financement piétine, poussant ainsi le cinéaste à attendre jusqu'en 2010 pour débuter le tournage. Atteint d'une maladie du sang, Bonder doit subir une greffe de moelle osseuse. Pourtant, il n'arrête pas son projet. En 2011, le film entre en post-production. Le metteur en scène, fatigué, est hospitalisé pour se faire opérer. Le 10 novembre de la même année, il décède à l'âge de 55 ans, et ne verra pas la version finale du film qui lui a demandé près de vingt-cinq années d'efforts.

L'oeuvre d'Albert Cohen

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Belle du Seigneur est avant tout une oeuvre majeure de la littérature française. 845 pages sorties de l'imagination d'Albert Cohen. Le livre a reçu en 1968 le Grand Prix de l'Académie française. Traduit dans 13 langues, il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires.

Droits d'adaptation, ce calvaire

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Obtenir les droits d'adaptation de Belle du Seigneur a été un véritable casse-tête pour Glenio Bonder. Il a découvert que les droits appartenaient à des producteurs de cinéma, les frères Hakim, qui avaient déjà un projet de film, lequel n'a finalement pas abouti. Le cinéaste a ainsi envoyé son scénario à Bella Cohen, détenant les droits de son mari Albert. Après quelques réflexions, la veuve s'est montrée intéressée, et a demandé à Bonder de faire des recherches sur l'enfance de son mari. En 1994, dans le cadre de la collection "Un siècle d'écrivains", France 3 projette de diffuser un documentaire sur Albert Cohen. Une aubaine pour Bonder, qui peut enfin réaliser le portrait de son idole littéraire. Un portrait salué par la critique. 

Les frères Hakim décédés, les négociations reprennent avec Gallimard, éditeur de "Belle du Seigneur". Soutenu par Bella Cohen, le réalisateur acquiert les droits d'adaptation en 1999. Le contrat avec la maison d'édition précise cependant que le premier jour de tournage doit avoir lieu avant la fin de l'année 2006. L'équipe du film y parvient malgré de nombreux problèmes de production. Entre temps, Bella Cohen décède. En 2009, le tournage n'est toujours pas terminé, mais devant la persévérance de Bonder et son équipe, Gallimard donne son feu vert pour la prolongation des droits. Le film s'achève définitivement en janvier 2012.

Le financement

Secret de tournage sur Belle du seigneur

La production a été aussi compliquée à mettre en place que l'obtention des droits d'adaptation. Après l'acquisition des droits par BDS, la société de Glenio Bonder, la recherche de financements a pu commencer. Entre les producteurs qui n'ont pas osé adapter une oeuvre qu'ils estimaient inadaptable et ceux qui ont accepté à condition de choisir le réalisateur (alors que le contrat de cession de droits stipulait que seul Glenio Bonder pouvait réaliser le film), il a fallu faire vite pour éviter que le projet tombe à l'eau. L'espérance est venue du producteur Thierry de Navacelle à la tête de TNVO. Mais les financements ajoutés n'ont pas suffi. En janvier 2010, la société de production luxembourgeoise DELUX (dirigée par Jimmy de Brabant) et la compagnie belge Banana Films ont accepté de prêter main forte et de coproduire le film. L'apport d'investisseurs privés a ensuite fait en sorte que le projet aboutisse.

De "Harry Potter" à "Belle du Seigneur"

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Lorsque Glenio Bonder a contacté Eduardo Serra pour devenir directeur de la photographie de Belle du Seigneur, celui-ci travaillait encore à Londres sur les deux derniers volets de la saga Harry Potter. Il est ainsi passé d'une atmosphère "gothique, mystérieuse et dure" à une esthétique "entre réalisme et poésie", selon les mots de Glenio Bonder.

Retrouvailles

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Belle du Seigneur marque les retrouvailles entre Jonathan Rhys Meyers et Eduardo Serra, directeur de la photographie, après The Disappearance of Finbar (1995) réalisé par Sue Clayton.

Bande Originale

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Gabriel Yared, qui a composé la musique de Belle du Seigneur, a commencé à travailler sur le projet comme à son habitude, c'est-à-dire sans aucune image. Il évoque ses difficultés sur ce film : "La musique originale de Belle du Seigneur ne ressemble à rien de ce que j'ai fait auparavant. Elle ne sourit jamais, elle est ténébreuse, ne se "lâche" pas. C'est un mélange de tension et de pudeur qui ne coulait pas de source pour moi."

Natalia Vodianova, la tête d'affiche

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Natalia Vodianova s'est vu confier le rôle d'Ariane dans Belle du Seigneur, le personnage principal féminin. Une première pour la jeune actrice qui a auparavant fait quelques apparitions sur grand écran, notamment dans CQ deRoman Coppola ou encore Le Choc des Titans de Louis Leterrier"Pour Belle du Seigneur, j’ai pris une douzaine de leçons avec un coach avec lequel j’ai répété les scènes les plus intenses et analysé le personnage d’Ariane. C’est comme si nous avions fait une thérapie express avec elle."

Casting

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Natalia Vodianova était une amie de la compagne de Glenio Bonder. Le cinéaste lui a alors avoué qu'il avait déjà pensé à elle pour le rôle-titre : "J'ai tout d’abord été assez réticente, je trouvais cela compliqué notamment à cause de mon amitié avec sa petite amie. Mais Glenio a persévéré. Il m’a envoyé le scénario et l’histoire d’Ariane et Solal m’a touchée", se souvient la comédienne.

Relation (très) professionnelle

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Natalia Vodianova et Jonathan Rhys Meyers, qui interprètent respectivement Ariane et Solal, les deux amants deBelle du Seigneur, ont eu une relation assez inhabituelle sur un plateau de tournage : "Nous ne nous rencontrions que pendant les prises, sans se voir ni se parler avant. Du coup, notre première rencontre a été intense et imprévisible, à l’image de ce que vivaient nos personnages. J’étais convaincue que discuter ou devenir amie avec Jonathan nuirait au potentiel dramatique de l’histoire. Nous avons pris le temps de nous découvrir après la fin du tournage", raconte l'actrice. "Étant donné le temps très court dont nous disposions pour le tournage, Jonathan et moi étions obligés de rester très spontanés. Quand on n’a que deux prises pour réussir, on doit se faire confiance, on n’a pas le temps de douter ou d’être incertains", poursuit-elle.

Une aide précieuse

Secret de tournage sur Belle du seigneur

Avec les problèmes liés à la production, Glenio Bonder a dû apporter nombre de changements à son scénario d'origine. De fait, il a contacté l'un de ses confrères en Italie : Vincenzo Cerami, scénariste de renom, reconnu pas ses pairs pour avoir notamment écrit en compagnie de Roberto Benigni l'émouvant La vie est Belle.

Mise à jour le Dimanche, 16 Juin 2013 08:13
 

VISAGES D'ALBERT COHEN - une nouvelle édition, revue et augmentée, des Cahiers Albert Cohen n°13

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AVANT-PROPOS
à la réédition du cahier n°13

Deux raisons justifient la réédition de ce Cahier n°13.

La première tient à notre volonté de pérenniser notre collection. Comme le savent nos plus anciens lecteurs, les quatorze premiers numéros des Cahiers ont été autoédités avec les moyens du bord et distribués tant bien que mal, grâce au dévouement de quelques membres, en particulier Michèle Laury et Daisy Politis. Cette période pionnière s’est achevée en 2005, avec le numéro 15, quand les éditions du Manuscrit ont accepté de reprendre la collection, assurant enfin aux travaux de l’Atelier Albert Cohen des conditions d’impression, de visibilité et de distribution dignes et durables.

Avec le temps, cependant, les numéros antérieurs à notre collaboration avec Le Manuscrit se sont raréfiés ; beaucoup sont devenus introuvables, ce qui est d’autant plus regrettable que leur qualité scientifique n’a rien à envier à celle des numéros ultérieurs. Il fallait absolument trouver des solutions à cette coupure entre les deux « âges » des Cahiers Albert Cohen. La publication en ligne en est une, rendue possible par le travail de Baptiste Bohet sur le site récemment rénové de l’Atelier. Mais, parce que nous croyons encore à l’avenir de l’imprimé, cette première solution ne nous a pas semblé incompatible avec la réédition raisonnée des anciens numéros des Cahiers, en accord avec Le Manuscrit et avec l’aide précieuse du Centre National du Livre. Nous l’avons fait pour le numéro 8, consacré aux trente ans de Belle du Seigneur. Nous le faisons cette année avec le numéro 13, conçu en hommage à Denise Rachel Goitein-Galpérin.

Nul hasard n’a présidé à ce choix. Lorsque nous avions décidé, en 2003, de lui offrir ce volume d’hommages, nous étions plusieurs à savoir que Denise Goitein-Galpérin avait déjà commencé à s’éloigner, atteinte par les premiers symptômes de la maladie qui, en quelques années, allait ravager cette belle intelligence. Il y avait urgence : c’étaient sans doute les derniers mois au cours desquels il lui serait possible de lire ce volume que nous voulions lui offrir. Denise Goitein-Galpérin nous a définitivement quittés le 21 décembre 2010, nous laissant tous un peu orphelins. Le Cahier d’hommages en devenait plus actuel que jamais : il fallait de toute nécessité le republier.

Triste ironie, qui n’aurait pas échappé à celle qui nous avait gratifiés, naguère, d’une belle étude sur les traces de la « Danse Macabre » de Baudelaire dans Belle du Seigneur : entre 2003 – année de la première parution de ce recueil – et aujourd'hui, où nous le rééditons, deux des contributeurs se sont ajoutés à la liste de nos chers disparus : Norman-David Thau et Judith Kauffmann. Qu’ils soient ici associés à sa mémoire.



Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 14:41 Lire la suite...
 

JOURNÉE D'ETUDE "LA GÉOGRAPHIE IMAGINAIRE D'ALBERT COHEN"

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La journée aura lieu à la Sorbonne Nouvelle, Centre Censier, salle Las Vergnas (3e étage), 
13 rue de Santeuil 75005 Paris (métro Censier-Daubenton).

Journée d’études organisée par l’Atelier Albert Cohen et l’EAC 4000 « Ecritures de la modernité » (CNRS/ Paris 3).

samedi 1er juin 2013



9h30-10h15 : Géraldine Dolléans : "Le corps comme paysage imaginaire dans Solal".
10h15-11 h : Maurice Lugassy : "Palestine/Israël: géopolitique entre imaginaire et réalités"

11h15-12h : Alain Schaffner : "L'Angleterre et les Anglais dans l'oeuvre d'Albert Cohen"

14h-14h45 : Philippe Zard : "Albert Cohen chez les Soviets. Salut à la Russie ou la littérature en état d'urgence".


14h45-15h30 : Jack Abecassis :  Pont Céard et Cologny dans la géographie romanesque de Belle du Seigneur"
15h30-16h15 : Joëlle Zagury-Benhattar : “Albert Cohen, un Hébreu en Hélvétie”.



Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 14:45
 

actualité théâtrale de Cohen

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Belle en eau troublante

Source : Sud-Ouest, 7 mars 2013

[LEG_LEGENDE]Roxane Borgna a éclaboussé les spectateurs avec les mots d’Albert Cohen.

[LEG_LEGENDE]Roxane Borgna a éclaboussé les spectateurs avec les mots d’Albert Cohen. (Photo Romain Cazade[])


Un peu plus de cinquante minutes dans sa baignoire à patauger, faire des bulles, éclabousser de mots, couler, sombrer, s’immerger, émerger. Cela s’appelle une performance. Performance, à travers ce long monologue, de l’incroyable Roxane Borgna, comédienne qui sert merveilleusement l’un des plus grands textes de la littérature du XXe siècle, « Belle du Seigneur », d’Albert Cohen.

La comédienne interprète avec brio les voix multiples de Cohen qui tient le spectateur en haleine avec ses mots, ses répliques, ses remarques, ses digressions, ses vagabondages, ses rires, ses drôleries, ses pleurs rentrés, ses sarcasmes, ses indécences... Nous sommes dans l’intimité d’une femme, et plus encore que ce l’on pourrait décemment dire. Nous sommes dans son corps, son esprit, son désir.


Dans la passion brûlante de cette Ariane Deume avec son amour charnel, morbide, pathologique pour Solal. La comédienne est seule sur scène, dans sa baignoire tapissée d’un drap blanc, comme celle de Marat poignardé, dans le célèbre tableau de David. Blanc comme une robe nuptiale ou blanc comme un linceul. Successivement, jusqu’au naufrage final, suggéré.

Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 14:42 Lire la suite...
 

Belle du Seigneur (extraits) dans une mise en scène de Jean-Claude Fall et Renaud-Marie Leblanc

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Pour tout renseignement : http://bit.ly/U6hfJx

Tarif préférentiel pour les membres de l'Atelier Albert Cohen (15 euros)


BELLE DU SEIGNEUR (EXTRAITS)d'Albert Cohen
mise en scène Jean-Claude Fall
et Renaud Marie Leblanc

(Editions Gallimard)

avec
Roxane Borgna


mise en scène Jean Claude Fall
et Renaud Marie Leblanc
collaboration à la scénographie
Gérard Didier,
décor, costumes et lumières réalisés par l’équipe technique du Théâtre des Treize Vents.
Production et diffusion La Manufacture Cie J.-C. Fall et Cie Didascalies and Co

Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 14:42 Lire la suite...
 

"Albert Cohen, variations" (8-9 novembre). Entretien avec Marina Pacowski

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Source : http://www.sudouest.fr/2012/11/06/variations-choisies-sur-la-gamme-871104-3944.php

Anglet

Variations choisies sur la gamme

Avec sa jeune compagnie angloye baptisée 20 de la Luna, Marina Pacowski crée demain et vendredi, à Baroja, « Albert Cohen, Variations ».

Pianiste et comédienne, Marina Pacowski exprime dans ce spectacle ses multiples talents.

Pianiste et comédienne, Marina Pacowski exprime dans ce spectacle ses multiples talents. (PHOTO PATRICK BERNIERE)

La rencontre du talent est toujours émouvante, celle de la grâce est un miracle. Pianiste, comédienne, chanteuse, la belle Marina Pacowski ne se joue des frontières entre les arts que pour servir les textes et les trajectoires qui lui ressemblent. Elles nous les transmet pour leur part d'humanité et leur potentiel d'universalité. Après « L'Amour Clara et Robert Schumann », qui mêlait déjà musique et théâtre, Marina Pacowski a écrit « Albert Cohen, Variations » à partir de la biographie et de textes de l'écrivain Albert Cohen. Création à Baroja cette semaine.

 

Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 14:43 Lire la suite...
 

Albert Cohen - Variations. Un spectacle de Marina Pacowski & Agnès Yobrégat (8 et 9 novembre 2012)

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Source : http://www.snbsa.fr/fr/spectacle/compagnie-20-de-la-luna.html



COMPAGNIE 20 DE LA LUNA

Albert Cohen - variations

de Marina Pacowski & Agnès Yobrégat

 

 

Un comédien, une musicienne comédienne et un piano sur scène pour une évocation sensible, alliant théâtre et musique, de la vie et de l’œuvre d’Albert Cohen.

 

Albert Cohen, écrivain célèbre et maintenant âgé, sait que sa mort est prochaine. Pris par le sentiment de l'urgence, dans une sorte de rêve éveillé, il convoque une dernière fois les souvenirs de ses passions, des êtres qu'il a chéris : Yvonne Imer, sa muse pianiste, sa complice, celle à qui il dicte ses manuscrits, celle qui admire « son Albert », alors jeune écrivain, qui la fascine déjà par ses premiers poèmes, celle qu'il aurait dû épouser si la mort ne l'avait frappée dans ses jeunes années.... Il évoque aussi sa mère, humble et dévouée, Marcel Pagnol, son ami d’enfance, Ariane, son héroïne, l'incarnation de l’Amour, qu'il observe libre, en voyeur non lubrique... Et enfin, n'y tenant plus, il devient lui même Solal, héros flamboyant, dans un dernier échange plein de panache qui trouve son apogée dans une valse de séduction et… d'amour.
La musique recueille les mots. Elle est au cœur de la vie et de l’œ uvre d’Albert Cohen. Par la profondeur de son écriture, à l’instar d’un Schubert, « ce peintre de l’âme » qu’il affectionnait, Cohen exprime les nuances les plus subtiles de l’âme, touche au paroxysme parfois, joue des développements comme autant de phrases musicales.


« Notre ambition première, avec ce spectacle, est de créer un espace intime où la parole d’Albert Cohen pourra véritablement s’écouter. Une dramaturgie reconstruite entrelace des extraits de Belle du Seigneuravec la part la plus autobiographique de son œuvre… La musique était très présente dans l’œuvre comme dans la vie de l’écrivain. Celle-ci sera un élément dramaturgique et contribuera à la mise en émotion des mots. »

Agnès Yobrégat & Marina Pacowski

 

 

Agnès Yobrégat, mise en scène.

avec

Marina Pacowski, pianiste & comédienne, Jean-Marie Burucoa, comédien.

Agnès YobrégatMarina Pacowski, écriture du scénario à partir d’extraits de l’oeuvre d’Albert Cohen et de ses correspondances avec Marcel Pagnol et Yvonne Imer, Marie-Laure Barbé, scénographie & création décors, Christophe Cornuchet Alex Andreo, création lumière, Maité Azurmendi, création bande son.

 

Production : Compagnie 20 de la Luna.
Coproduction : Ville d’Anglet, Scène nationale Bayonne – Sud-Aquitain.
Remerciements : Gaëlle Lefèbvre, Nathalie Albor, Joël Boulay, Laurence Pékar, Marie-Laure Barbé, Maité Azurmendi, Christophe Barneix.

 

une présentation de Belle du Seigneur dans La Libre Belgique

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"Belle du Seigneur"

Guy Duplat

source : http://www.lalibre.be/culture/global/article/754869/belle-du-seigneur-albert-cohen.html

Mis en ligne le 13/08/2012

En 1968, “Belle du Seigneur” d’Albert Cohen fit sensation. Un merveilleux roman de mille pages sur l’impasse de la passion amoureuse.

Belle du Seigneur" est un monument de la littérature française, un ouvrage inclassable, génial, boursouflé, baroque et moderne, "chef-d’œuvre absolu"jugeait Kessel. C’est un des plus grands romans sur la passion amoureuse, comme "Les liaisons dangereuses". Et son "Seigneur", Solal, rejoint au panthéon des séducteurs, Don Juan, Julien Sorel et Fabrice del Dongo. Un roman d’amour qui est aussi une attaque très drôle et virulente des grandes institutions internationales, une ode au peuple juif et une déclaration d’amour à la littérature. Le plus étonnant est que lorsqu’il est publié en 1968, chez Gallimard, son auteur, Albert Cohen (1895-1981), a déjà 73 ans. Il disait vouloir, par cette brique de mille pages, " peindre une fresque de l’éternelle aventure de l’homme et de la femme ". Une ambition anachronique en 1968 quand le Nouveau Roman se veut court, neutre, non narratif. Que venait faire ce livre si romanesque, avec ses personnages épiques ? Mais le livre était à sa manière, inclassable, comme pouvait l’être "A la recherche du temps perdu" ou "Ulysse". Ils sont uniques en leur genre, sans précédents ni suites.

Albert Cohen vivait alors à Genève, loin des modes intellectuelles, avec sa troisième épouse, Bella Cohen. Il avait déjà publié, mais peu. Des romans baroques ("Solal", "Mangeclous") qui lui avaient assuré une notoriété auprès des intellectuels. Né à Corfou, il avait fait ses études avec Marcel Pagnol et une grande tendresse les réunissait. Il était aussi l’ami de Paul- Henri Spaak rencontré à Londres et c’est l’ex-Premier ministre belge qui le dissuada en 1948 de devenir ambassadeur d’Israël comme le lui proposait l’Etat juif. "Israël peut trouver dix bons ambassadeurs, mais il n’y a qu’un Albert Cohen", lui répondit Spaak. Il avait publié aussi, en 1954, un court récit, pur chef-d’œuvre, "Le livre de ma mère", dans lequel il évoquait sa mère pour sa nouvelle épouse.

 

"Belle du Seigneur", chef-d’œuvre tardif, immédiatement plébiscité par la critique et le public (plus de 500000 exemplaires vendus), reçoit le Grand prix du roman de l’Académie française. Cet écrivain obsédé par la mort (ses deux premières épouses étaient mortes très jeunes) gardait intacte une sève où il devait puiser la force d’écrire jusqu’à sa mort. Albert Cohen ne voulait pas expliquer son œuvre. Quand on l’interrogeait sur sa manière de travailler, il répondait : "je ne parle jamais des rapports intimes. On ne parle pas d’un acte d’amour". Espérons que ce roman, jugé intransposable au cinéma, retrouvera un nouveau public cet automne, si le film annoncé de Glenio Bonder avec Natalia Vodianova et Jonathan Rhys-Meyers tient ses promesses. Mais quoi qu’il arrive, plongez-vous dans cet océan de passions, vous ne le regretterez pas.

Dès la première phrase, le ton est donné : "Descendu de cheval, il allait le long des noisetiers et églantiers suivi des deux chevaux que le valet d’écurie tenait par les rênes, allait dans les craquements du silence, torse nu sous le soleil de midi, allait et souriait, étrange et princier, sûr de sa victoire. À deux reprises, hier et avant-hier, il avait été lâche et il n’avait pas osé. Aujourd’hui, en ce premier jour de mai, il oserait et elle l’aimerait".

Lui, c’est Solal, haut fonctionnaire à la Société des Nations à Genève (on est en 1935), Français d’origine juive venu de l’île de Céphalonie. Il est un Don Juan, un grand séducteur. Il veut sa proie. Elle, c’est Ariane d’Auble, épouse d’Adrien Deume. Elle est issue d’une vieille famille calviniste de Genève et a épousé un fonctionnaire belge de la SDN, homme obnubilé par sa carrière, mesquin, velléitaire, paresseux, vaniteux, un médiocre touchant qui ne rêve que de grimper dans la hiérarchie.

"Belle du Seigneur" est d’abord l’histoire de cette passion. Elle débute par la séduction, vive, brutale. Solal pénètre dans la chambre d’Ariane, déguisé en vieux juif. Comme elle le rejette, il enlève son déguisement et lui annonce qu’il la séduira coûte que coûte : "Je t’aurais emportée en croupe glorieusement, vers le bonheur qui te manque. Mais je n’ai plus envie maintenant. Femelle, je te traiterai en femelle, et c’est bassement que je te séduirai, comme tu le mérites et comme tu le veux". " Il lâcha les rênes, se mit debout sur les étriers, bras écartés, haute statue de jeunesse, riant et essuyant le sang de la paupière qu’elle avait blessée, sang répandu en traînées sur le torse nu, bénédictions de vie, ô le cavalier ensanglanté, riant et encourageant sa monture et lui disant des mots d’amour."

Il manœuvre pour éloigner le naïf Adrien Deume et c’est le temps de la passion amoureuse. Avec "Ariane religieuse d’amour, Ariane et ses longues jambes chasseresses, Ariane et ses seins fastueux qu’elle lui donnait, aimait lui donner, et elle se perdait dans cette douceur par lui, Ariane qui lui téléphonait à trois heures du matin pour lui demander s’il l’aimait et lui dire qu’elle l’aimait, et ils ne se lassaient pas de ce prodige d’aimer". " Je suis la belle du seigneur, lui disait-elle." "Solal et son Ariane, hautes nudités à la proue de leur amour qui cinglait, princes du soleil et de la mer, immortels à la proue, et ils se regardaient sans cesse dans le délire sublime des débuts."

Mais pour Albert Cohen, l’amour passion est impossible. Solal explique dans un chapitre ce qu’est la conquête amoureuse qui oblige à faire étalage de "toutes ces babouineries, ces gorilleries" pour convaincre la femme, alors "que j’aurais tant aimé qu’elle vienne s’asseoir auprès de mon lit, elle dans un fauteuil, moi couché et lui tenant la main ou le bas de la jupe, et elle me chantant une berceuse". Solal rêve de n’avoir pas à séduire et rêve d’une femme à l’amour tout oblatif,"chimiquement pur". Ce que Solal et Ariane vivent n’est qu’une parodie de l’amour. La passion est destinée à mourir. La fin du roman ne peut être que la mort. Ariane avoue à Solal qu’elle a eu un amant avant de le connaître et Solal en meurt de jalousie. Il se montre odieux et le couple en arrive à se suicider, gorgé d’éther, dans une chambre du Ritz. Albert Cohen montre la grandeur factice, mais aussi l’imposture de l’amour passion, un mythe auquel il a pu sacrifier dans sa jeunesse. Il rêve d’un amour biblique dont sa mère restera toujours le modèle contre son père qu’il a rejeté. "Je me raconte une fois de plus que mon père n’est pour rien dans ma naissance et que je suis né de la magie d’un prince, d’un père magnifique que je ne connaîtrai peut-être jamais", écrira-t-il.

 

Mais "Belle du Seigneur" n’est pas qu’un roman sur l’amour. Il est aussi une fresque sociale grinçante, pleine d’humour. Dès le début, on est séduit ou irrité par le style d’une audace royale mais d’une grande lisibilité, qui peut mêler de longs monologues intérieurs sans ponctuations, des tirades baroques, des répétitions et des morceaux d’anthologie drôlissimes. On découvre la tante d’Ariane et ses beaux-parents, pétris d’une stupidité bourgeoise et bien-pensante où il est inconvenant de dire à table que le potage est trop salé. Mais c’est surtout la description d’Adrien Deume dans son bureau de la SDN qui est formidable : comment passer une journée entière à ne rien faire d’autre que soliloquer, admirer son agrafeuse, s’admirer dans le miroir, calculer ce qu’on gagne de plus qu’un fonctionnaire à Bruxelles. C’est une critique universelle de tous les grands organismes. Mais Cohen nous touche car, en fustigeant la bêtise, c’est notre propre sottise qui nous saute aux yeux et nous emplit la bouche d’un goût amer. Un livre qui casse l’orgueil comme il casse l’amour passion.

 

L’histoire se déroule avant-guerre, et Cohen évoque aussi la lâcheté de la SDN qui licencie Solal coupable d’avoir dénoncé les pays qui refusent d’accueillir les Juifs persécutés. Car "Belle du Seigneur" est aussi un monument de la littérature juive. On sent chez Solal une constante angoisse et une permanente oscillation entre le désir d’intégration et celui de rester fidèle à la judéité. Le roman est aussi un hymne au peuple juif à travers les bouffonneries des cinq Valeureux, membres de la famille Solal et qui parlent de manière si savoureuse et à travers la naine Rachel, la seule vraie amie de Solal.

On dit parfois que ce sont les personnages secondaires qui sont les plus attachants. Mais Solal et Ariane resteront à jamais des héros de l’amour tragique, comme Roméo et Juliette. À sa sortie en 1968, François Nourissier écrivait : "Si vous ne l’avez pas encore lu, n’hésitez plus ! C’est un roman comme une culture en produit une douzaine par siècle." Il invoque Proust, Jouve, mais aussi Chaplin et les Marx Brothers. "Un livre où l’on sent couler l’inépuisable désespoir d’un homme qui a vu le mépris envahir son univers, mais aussi livre de joie, hymne à la beauté de la femme, à l’ivresse du bonheur." Kessel disait qu’il l’avait lu toute une nuit, n’ayant pu s’endormir "à la fois d’admiration et d’angoisse."

 


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